Logo d'Orano (illustration) - Eric Piermont - AFP
Des travaux avaient été récemment lancés sur ce site minier d’Imouraren. Mais le Niger a décidé, jeudi 20 juin, de retirer le permis d’exploitation de la mine d’uranium au nord du pays à l’entreprise française Orano, a annoncé la société dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
Imouraren, dans le nord du Niger, est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l'uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations d'Orano (ex-Areva). Dans une note datée du 11 juin, le ministère des Mines du régime militaire, au pouvoir depuis près d'un an, rappelait que le permis d'exploitation d'Imouraren serait retiré à Orano et remis "au domaine public", si des "travaux d'exploitation" n'avaient pas commencé dans un "délai de trois mois", après le 19 mars. Dans cette même note, le ministère rappelait qu'Orano avait reçu une première mise en demeure pour reprendre des travaux, dès février 2022.
Le gouvernement nigérien : « Nonobstant les reports accordés à sa demande, la société française n'a jamais honoré ses engagements malgré deux mises en demeure qui lui ont été adressées par le ministère des Mines le 11 février 2022 puis le 19 mars 2024 »
Orano : « Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu’elles avaient exprimées »
Orano, spécialiste du combustible nucléaire, exploite depuis 1971 de l'uranium dans le nord du Niger. Le Niger, longtemps allié de la France, a désormais tourné le dos à Paris. Les généraux au pouvoir ont obtenu le départ des militaires français et multiplient les invectives contre l'ancienne puissance coloniale. En parallèle, Niamey cherche de nouveaux alliés et crée de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie ou l'Iran. D'autres entreprises - chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes - ont obtenu des permis de prospection des mines d'uranium ces dernières années au Niger.
Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel. Environ un quart de l’approvisionnement en uranium naturel des centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le 2e pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada.