Des soldats de l'armée nigériane à Awka, au Nigeria, le 24 février 2023. © Patrick Meinhardt, AFP
Une fête qui vire au cauchemar. Au Nigéria, l'armée reconnaît avoir bombardé "par erreur" un village du nord-ouest du pays dans l'État de Kaduna dimanche soir, pendant une célébration religieuse. Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, ordonne ce matin l'ouverture d'une enquête
Un drone a tué par accident au moins 85 civils dimanche dans un village de l'État de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, ont déclaré mardi 5 décembre des responsables des services d'urgence. La Nema a précisé que 66 autres personnes étaient prises en charge à l'hôpital ce qui constitue l'un des accidents de frappe aérienne militaire les plus meurtriers du pays.
Idris Dahiru : « J’étais dans une maison quand la première bombe est tombée. Nous nous sommes précipités pour secourir les victimes et une deuxième bombe est tombée … Ma tante, la femme de mon frère et ses six enfants, les femmes de mes quatre frères sont morts. Dans la famille de mon frère aîné, ils sont tous morts, à part un bébé. »
L'armée a déclaré que son drone était une mission de routine qui avait "touché par inadvertance des membres de la communauté". Plus tard, elle a déclaré que les villageois avaient été confondus avec un groupe armé présent dans la région. Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices de bandits dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où les djihadistes se battent depuis plus d'une décennie. Un conflit qui a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.
Depuis son entrée en fonction en mai, le président Bola Ahmed Tinubu a indiqué que la lutte contre l'insécurité était l'une de ses principales préoccupations, alors qu'il cherche à attirer davantage d'investissements étrangers dans le pays le plus peuplé d'Afrique.