© Yuichi YAMAZAKI, AFP - Le président de Toyota, Akio Toyoda, le 3 juin 2024 à Tokyo
Akio Toyoda a été reconduit mardi à la présidence du conseil d'administration de Toyota, malgré de récentes fraudes à l'homologation au Japon.
Réélu en assemblée générale le 18 juin à Toyota City, au Japon, le président de Toyota Akio Toyoda dit au revoir à l'unanimité. Si son taux d'approbation ne sera présenté que le lendemain de l'AG, celui-ci pourrait être inférieur aux 85% récoltés l'année dernière. Bien loin des quasi-plébiscites des années précédentes, quand il était directeur général.
Le cabinet Glass Lewis : « Akio Toyoda est responsable de n'avoir pas veillé à ce que le groupe maintienne des contrôles internes appropriés »
Greenpeace : « Même si Akio Toyoda a été réélu (...) il est clair que beaucoup d'actionnaires sont mécontents … La poursuite du développement de véhicules thermiques par le groupe est en contradiction avec son objectif d'atteindre zéro émission d'ici à 2050 »
Akio Toyoda a cédé depuis l'an dernier la direction générale à l'un de ses fidèles lieutenants, Koji Sato, 54 ans. Mais certains se demandent si le petit-fils du fondateur du groupe ne continue pas de tirer les ficelles en coulisses. Sur un plan strictement comptable, le succès de Akio Toyoda est incontestable: redevenu numéro un mondial de l'automobile depuis 2020 en ventes en volume, son groupe a généré de nouveaux résultats records sur son exercice annuel 2023/24 achevé fin mars, grâce au boom de ses ventes de véhicules hybrides, sa spécialité. En tant que plus ancien membre actuel du conseil d'administration du groupe (depuis 2000), Akio Toyoda "devrait être considéré comme responsable en dernier ressort" de ces problèmes remontant à des années, avait aussi jugé ISS, doutant en outre de la crédibilité des contre-mesures annoncées par la direction pour réformer la culture d'entreprise.
Depuis quelques années, des irrégularités dans des tests d'homologation de véhicules pour le marché japonais ont été révélées au sein du groupe, d'abord dans certaines de ses filiales (Hino Motors, Daihatsu, Toyota Industries) et depuis début juin chez Toyota lui-même. Si l'impact financier de ces affaires est mineur pour le groupe, elles ont écorné son image au Japon, alors que Toyota aimait se considérer comme un modèle de bonne gouvernance.