L’ancien prêtre d’Orléans a été condamné à 17 ans de réclusion pour des centaines de viols et agressions sexuelles sur mineurs. - PHOTO AFP
L’ancien prêtre d’Orléans Olivier de Scitivaux de Greische, 64 ans, a été reconnu coupable de centaines de viols et d’agressions sexuelles aggravées sur quatre garçons et condamné à dix-sept ans de réclusion criminelle, samedi 25 mai, par la cour d’assises du Loiret. La cour a annoncé une période de sûreté de dix ans, supérieure aux réquisitions de l’avocat général.
Les faits jugés remontent aux années 1990 et 2000, lorsque Olivier de Scitivaux de Greische, ordonné prêtre en 1989, se lie aux parents de ses victimes, une fratrie de trois enfants, s’invitant régulièrement à leur table, restant dormir dans la chambre de l’aîné, qui sera agressé et violé dès ses 9 ans. A leur domicile, pendant que les parents dorment au rez-de-chaussée, dans les demeures somptueuses de la famille de Scitivaux, l’hiver au chalet à Abondance (Haute-Savoie) ou l’été en colonie de vacances à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), celui qui avait à l’époque entre 22 et 25 ans de plus que les victimes (âgées de 7 à 9 ans) va leur infliger des violences.
Olivier de Scitivaux de Greische, l’ancien prêtre : « Je reconnais, puisqu’il faut utiliser les mots, les attouchements, les caresses, les fellations, les pénétrations digitales et péniennes, l’ensemble des faits … Quand il n’y en avait pas un de disponible, il y avait le deuxième ou le troisième »
Cédric Vincent, l’avocat général : « Oui, M. Olivier de Scitivaux de Greische a agressé sexuellement (un jeune garçon), oui il a agressé et violé trois autres victimes pendant leur enfance, et commis des centaines de viols et agressions sexuelles … Olivier de Scitivaux est un manipulateur, qui devient l’ami, le proche incontournable, celui qui a toutes les occasions de passer des nuits chez la famille des victimes, toucher les trois enfants d’une même fratrie et ce pendant plus d’une décennie»
Le cadet de la fratrie : « Regardez bien ses mains … c’est dans ses mains que j’ai éjaculé la première fois, ce sont ses mains qui donnent l’eucharistie »
Devant une salle d’audience comble, dans laquelle de nombreux responsables de l’Eglise catholique et paroissiens prennent place depuis mardi, les trois frères et un ami ont raconté à tour de rôle, avec minutie et pudeur, les sévices qu’ils recevaient chacun leur tour, sans savoir que les autres étaient également victimes. Suivant les réquisitions, la cour a également condamné l'accusé à un "suivi socio-judiciaire", "une injonction de soins", "l'interdiction d'exercer toute activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs", entre autres.
L’accusé a également avoué, pour la première fois, des viols et agressions sexuelles sur deux autres victimes dès 1982, des faits qui n’ont pu être jugés en raison de la prescription.