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"Parlement Far West". En Italie, une bagarre a éclaté, mercredi 12 juin, en plein débat au Parlement sur le projet du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni d’accorder une autonomie à la carte aux régions.
À l’origine des échauffourées ? Le geste d’un député de l’opposition. Leonardo Donno, parlementaire du parti anti-système Mouvement 5 étoiles, avait tenté de remettre en session plénière un drapeau de l’Italie au ministre pour les Affaires régionales, Roberto Calderoli, pour protester contre la réforme et pour symboliser l’unité nationale, selon le récit de la presse italienne. Mais cette initiative, considérée comme provocatrice, a suscité la colère de plusieurs élus de la majorité. Se soldant par une bagarre générale. Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on distingue notamment le député de la Ligue — parti d’extrême droite membre de la coalition présidentielle — Igor Iezzi rouer de coups Leonardo Donno. Ce dernier a dû être évacué en catastrophe en fauteuil roulant pour recevoir des soins.
Le Movimento 5 Stelle (M5S) : « L’attaque survenue à la Chambre contre Leonardo Donno est un fait très grave et honteux. Notre député voulait simplement remettre un drapeau italien au ministre Calderoli, lorsqu’il a été physiquement agressé par des parlementaires de la majorité, dont le membre de la Ligue du Nord, Iezzi, qui l’a frappé à coups de poing et l’a fait tomber au sol … Nous demandons des mesures sérieuses et immédiates contre cet acte de véritable escadron perpétré au sein des institutions qui ternit notre démocratie »
Antonio Tajani, le ministre des Affaires étrangères : « L’hémicycle n’est pas un ring […] Nous devons montrer un tout autre exemple, ce ne sont pas les coups de poing qui résolvent les problèmes politiques »
Igor Iezzi : « J’ai essayé de le frapper, mais je ne l’ai pas touché … Donno a essayé d’attaquer Calderoli et j’ai réagi. Je me suis éloigné et il est tombé comme une poire … Si je regrette ? C’est une réaction qui n’est pas justifiée, mais j’ai été provoqué »
Dans la bagarre qui a éclaté dans l’hémicycle romain, un assistant parlementaire aurait également été touché au visage et au ventre, rapportent ses collègues. Il a dû être porté par ces derniers jusqu’à l’infirmerie pour être soigné. "Chambre Far West", assène le quotidien La Stampa en Une. "Bousculade et coups […] : la Chambre est un ring", titre pour sa part le Corriere della Sera, principal quotidien de la péninsule. "La droite squadriste se bat au Parlement", regrette la Repubblica, utilisant le terme désignant des forces paramilitaires après la Première Guerre mondiale devenues une forme de bras armé du fascisme italien. La rixe a provoqué un torrent de réactions, les députés de la Ligue et de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, accusant Leonardo Donno d’avoir provoqué l’incident, voire simulé ses blessures, tandis que d’autres regrettaient le mauvais exemple donné par les élus.
La scène n’est complètement pas inédite : en 2021, en plein débat sur le pass sanitaire, des députés du parti Fratelli d’Italia (extrême droite) avaient envahi l’hémicycle et provoqué une interruption de séance.