Jian Wen a été condamnée à une peine de six ans et huit mois de prison pour sa participation dans une affaire de blanchiment d'argent avec du Bitcoin.
Une ancienne employée de restauration rapide, Jian Wen, a été condamnée à six ans et huit mois de prison pour avoir blanchi des Bitcoins liés à une fraude d’investissement de 5 milliards de livres en Chine. Wen a été reconnue coupable de blanchiment d’argent lié à environ 150 Bitcoins pour une Chinoise entre 2017 et 2022. Cette opération faisait partie d’un schéma plus large où les autorités ont saisi plus de 61 000 bitcoins au cours de leur enquête, désormais évalués à plus de 4 milliards de dollars. Les procureurs ont déclaré que Wen Jian avait aidé à cacher l’origine de l’argent prétendument volé à près de 130 000 investisseurs chinois dans des schémas de richesse frauduleux entre 2014 et 2017. Malgré ses affirmations, l’accusation a décrit Wen comme étant motivée par la cupidité, contrôlant le portefeuille crypto et convertissant l’argent volé en Bitcoin pour le sortir de Chine et le reconvertir en espèces.
La juge Sally-Ann Hales : « Ceci était un délit qui était sophistiqué et impliquait une planification importante … Je ne doute pas que vous saviez avec quoi vous aviez affaire. »
Mark Harries, son avocat : « Jian Wen est issue du milieu le plus humble possible et elle travaillait dans des restaurants chinois minables ! Elle était une victime bien avant de devenir une criminelle et elle a sans aucun doute été dupée et utilisée par le cerveau présumé de l’opération. »
Jian Wen 42 ans, a été interrogée la première fois par la justice britannique le 31 octobre 2018 après une première descente de police chez elle dans le cadre d’une anomalie fiscale. Lors de l’exercice 2016/17, elle n’avait déclaré qu’un peu plus de 7 000 euros de revenus imposables au fisc anglais, ce qui pour une employée de restauration rapide était somme toute assez logique. Problème ? La dame en question réside dans une maison de six chambres qu’elle loue presque 20 000€ par mois, elle voyage à travers le monde, dépense des dizaines de milliers d’euros en vêtements et chaussures de luxe, elle roule en Mercedes classe E et son fils fréquente une école prestigieuse à plus de 7 000€ le trimestre. Elle possède enfin deux appartements à Dubaï et elle était sur le pont d’acquérir une villa en Toscane pour la somme rondelette de 10 millions ! Il y a donc bien une différence criante entre son niveau de vie et les revenus qu’elle déclare à l’administration fiscale et une petite lumière s’est finalement allumée dans les services du fisc lorsqu’elle a tenté de faire l’acquisition d’un ensemble immobilier à Londres d’une valeur de 42 millions d’euros. Ces transactions ont néanmoins déclenché des contrôles anti-blanchiment d’argent, aboutissant à l’annulation de ces achats, Wen ne parvenant pas à justifier la provenance de ces Bitcoins. Au cours de son procès, Wen a affirmé qu’elle ignorait la provenance illégale des fonds, déclarant qu’elle cherchait simplement à améliorer la vie de son fils et la sienne. Les procureurs ont cependant avancé que Wen était muée par un intérêt financier personnel.
Jian Wen, citoyenne britannique et chinoise, a nié toutes les allégations et fait appel de sa condamnation. Elle a affirmé avoir été manipulée par un “cerveau”, suivant les instructions sans savoir que les fonds étaient illicites.
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