Le président tunisien Kais Saied. Photo AFP
Les ministres de l'Intérieur et des Affaires sociales ont été remplacés au pied levé samedi soir lors d'un remaniement ministériel surprise en Tunisie, a annoncé la présidence de la République.
Les ministres de l'Intérieur et des Affaires sociales ont été remplacés au pied levé ce samedi 25 mai au soir lors d'un remaniement ministériel. Il intervient après une vague d'arrestations dans la société civile faisant craindre un nouveau recul des libertés dans la jeune démocratie tunisienne. Le président Kaïs Saïed a décidé de nommer Khaled Nouri au ministère de l'Intérieur, selon un communiqué de la présidence tunisienne, diffusé sans aucune explication, en remplacement de Kamel Feki, considéré jusque-là comme un proche du chef de l'État. Kamel Madouri, un technocrate, sera le nouveau ministre des Affaires sociales à la place de Malek Zahi, qui avait aussi l'oreille du président. En outre, un poste de secrétaire d'Etat a été créé au ministère de l'Intérieur, chargé de la sécurité nationale et confié à Sofiene Ben Sadok, selon le communiqué.
Les manifestants : « Kais ô dictateur, ton tour est venu »
Un changement qui intervient alors que les arrestations d’avocats, militants de la société civile et journalistes s’enchaînent en Tunisie depuis le début du mois. Celle de Sonia Dahmani, avocate, arrêtée par des hommes encagoulés devant la caméra de France 24 a scandalisé en Tunisie comme à l’international. Un durcissement du régime qui a poussé des groupes de citoyens à manifester vendredi contre ce qu’ils appellent la « dictature ».
L’Union européenne, les Etats-Unis et la France ont exprimé leurs "inquiétudes" et "préoccupation", s’attirant les foudres du président Saied qui a dénoncé "une ingérence étrangère inacceptable".