Des policiers kényans à Nairobi, le 19 juillet 2023 (illustration). © Tony Karumba / AFP
Un tribunal kényan a bloqué vendredi la décision "inconstitutionnelle, illégale et invalide" du gouvernement de déployer un millier de policiers en Haïti, en proie à la violence de gangs, dans le cadre d'une mission soutenue par l'ONU.
Sous l’impulsion des Etats-Unis, l’ONU avait donné son feu vert en octobre au déploiement d’une nouvelle mission internationale, sous commandement kényan, pour enrayer la violence des gangs qui règne sur ce pays de onze millions d’habitants. La violence des gangs a fait près de 5.000 morts, dont plus de 2.700 civils, en 2023, selon un rapport mardi du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Jean Victor Généus : « Chaque jour qui passe sans cet appui tant espéré, c’est un jour de trop que nous vivons dans l'enfer des gangs »
Le juge Enock Chacha Mwita : « Le Conseil national de sécurité n’a pas mandat pour déployer des agents de la police nationale hors du Kenya … telle décision contrevient à la Constitution et à la loi et est donc inconstitutionnelle, illégale et invalide »
En octobre, le président kényan William Ruto avait annoncé le déploiement d’un millier de policiers, à partir de « début 2024 ». La décision a été validée par le Parlement un mois plus tard. Mais l’opposant Ekuru Aukot avait saisi la Haute Cour de Nairobi, arguant que cette mission était inconstitutionnelle car ne reposant sur aucun fondement légal.
Le Kenya a déjà participé à plusieurs opérations de maintien de la paix dans des pays voisins (RDC, Somalie) et dans d'autres parties du monde (Liberia, Timor oriental, ex-Yougoslavie...). Les autorités de Nairobi avaient essuyé de vives critiques depuis l'annonce de leur décision d'envoyer des policiers en Haïti, pays hautement instable et dangereux.