Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan posent lors de leur réunion aux côtés du secrétaire général Jens Stoltenberg à Bruxelles, le 3 avril 2024. AFP - JOHANNA GERON
L'Otan veut s'engager durablement aux côtés de l'Ukraine, en difficulté face aux forces russes, et a commencé mercredi à discuter d'un fonds d'aide de 100 milliards d'euros pour mieux soutenir Kiev.
À la veille du 75e anniversaire de l’Alliance, ils ont décidé ce mercredi de prendre en main, à terme, l’aide directe apportée à l’Ukraine par le groupe de contact, dit groupe de Ramstein, dont la direction est exclusivement assurée pour l’instant par les États-Unis. Mais la perspective d’une remise en cause de ce soutien américain en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche pousse les alliés à vouloir assurer désormais ensemble ce soutien militaire
Peter Szijjarto , le chef de la diplomatie hongroise : « La Hongrie ne soutiendra aucune proposition de l'Otan qui pourrait rapprocher l'Alliance de la guerre ou la faire passer d'une coalition défensive à une coalition offensive »
Jens Stoltenberg : « L'Europe est aujourd'hui confrontée à une guerre d'une ampleur que l'on croyait appartenir à l'histoire. Le renforcement du rôle de l'Otan en matière de coordination et de soutien est donc un moyen de mettre fin à cette guerre de manière à ce que l'Ukraine l'emporte. 99 % du soutien à l'Ukraine provient des alliés de l'Otan, mais il est nécessaire de donner à ce soutien un cadre institutionnel plus solide afin de garantir la prévisibilité et l'engagement à long terme. »
Interrogé sur cette idée d'un fonds de 100 milliards d'euros, Jens Stoltenberg s'est refusé à donner des détails, expliquant que les discussions ne faisaient que commencer en vue de trouver un "consensus" chez les 32 pays de l'Otan avant leur sommet en juillet à Washington. Il a également déploré le blocage d'une aide américaine de plus de 60 milliards de dollars au Congrès en raison du veto d'élus républicains favorables à l'ancien président américain Donald Trump.
Un engagement plus important de l'Otan aux côtés de l'Ukraine se heurte toutefois à l'opposition de la Hongrie, l'Etat membre de l'Alliance atlantique resté le plus proche de Moscou depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022.