Selon le dernier rapport de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la Libye a détrôné le Nigeria pour devenir le premier producteur de pétrole brut en Afrique.
La production de pétrole brut de la Libye a atteint 1,24 million de barils par jour, enregistrant une hausse de 5,7% par rapport au mois précédent. La production nigérienne, elle, s’est établie à 1,23 million de barils par jour sur la même période, contre 1,32 million de barils par jour enregistrés en février. Le vol de pétrole brut et le vandalisme des pipelines sont parmi les défis majeurs auxquels est confrontée l’industrie pétrolière du Nigeria. Ces problèmes persistent malgré les efforts déployés pour les endiguer, entraînant la perte de la première place du pays en tant que premier producteur de pétrole en Afrique, au profit de la Libye.
Isaac Botti, économiste : « Le seul secteur dont dépendent encore nos revenus s’effondre sous nos yeux. Comment pouvez-vous projeter une production de brut de 1,7 millions de barils par jour et avoir du mal à produire 1,2 millions de barils. Comment voulez-vous survivre alors que 30 % de vos revenus attendus ont disparu »
Malgré les efforts déployés pour endiguer ces pratiques, elles continuent de peser lourdement sur la production nationale. L’insuffisance des investissements dans le secteur pétrolier est également pointée du doigt par les experts. Paul Ogwu, expert nigérian en énergie, appelle à une mobilisation accrue pour revitaliser l’industrie et enrayer ce déclin inquiétant. La perte de ce titre symbolique sonne comme un avertissement pour le Nigeria. Le pays doit impérativement trouver des solutions durables aux problèmes qui entravent sa production pétrolière, s’il souhaite espérer reconquérir sa place de leader africain. Des investissements massifs dans la sécurisation des infrastructures et la modernisation des installations sont indispensables. Parallèlement, il est crucial de mettre en place des politiques incitatives pour attirer les investisseurs étrangers et relancer la dynamique du secteur.
Cette augmentation de la production libyenne est similaire à celle de plusieurs pays membres de l’OPEP, à l’instar de l’Iran, l’Arabie saoudite, le Gabon et le Koweït qui ont tous augmenté leurs offres. En contrepartie, les pays producteurs de pétrole qui ne font pas partie de l’OPEP, comme le Nigeria, l’Irak et le Venezuela, ont enregistré une baisse de production.