L’école de Kuririga, photographiée le 8 mars 2024, où plus de 250 élèves ont été enlevés par des hommes armés. Haidar Umar/AFP/Getty Images
Plus de 100 personnes ont été kidnappées dans le nord-ouest du Nigeria lors de deux attaques distinctes.
Samedi, seize personnes ont été enlevées dans la localité de Dogon Noma, selon plusieurs sources citées par l’AFP. La police et le commissaire à la sécurité de l’Etat n’ont pas confirmé l’information. Le lendemain, des hommes armés ont enlevé 87 personnes à Kajuru Station, à une dizaine de kilomètres de là, selon le président du gouvernement local, Ibrahim Gajere.
Ibrahim Gajere, le président du gouvernement local : « Ils sont allés chercher les gens chez eux sous la menace d'une arme »
Confidence MacHarry, de la société nigériane de conseil en gestion des risques SBM Intelligence : « Tous les jeunes qui ne voient pas d'avenir au Nigeria, compte tenu de la situation économique désastreuse, se tournent vers le kidnapping pour obtenir une rançon comme moyen de subsistance … Ce que nous avons vu jusqu'à présent en termes de réponse du gouvernement, c'est toujours la même chose, l'hésitation entre nous n'allons pas payer la rançon et nous faisons tout notre possible pour ramener les enfants à leurs parents … Ainsi, au bout du compte, on en revient toujours à négocier en sous-main, à payer une rançon, à réduire la sécurité dans les écoles et, le plus souvent, le même cycle se répète »
Au début du mois, plus de 100 femmes et enfants ont été enlevés dans un camp de déplacés dans l'Etat du Borno (nord-ouest) par de présumés jihadistes. Puis des hommes armés ont enlevé plus de 250 élèves dans une école du village de Kuriga, situé à environ 150 kilomètres, ce qui constitue l'une des plus importantes attaques de ce type depuis des années. Quelques jours plus tard, au moins 15 élèves d’une école islamique dans l’Etat de Sokoto au nord-ouest du Nigeria ont été enlevés par des hommes armés, d'après des sources locales.
Cette vague d’enlèvements à grande échelle met à l’épreuve le gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu, qui a promis de s’attaquer à l’insécurité. Et pour cause : selon la société nigériane de conseil en gestion des risques SBM Intelligence, 4 777 personnes ont été enlevées depuis l’entrée en fonction du chef de l’Etat en mai 2023.