Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, s'adresse aux médias, à Moscou, le 14 juin 2024. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)
Plus de 80 médias européens ne peuvent désormais plus être diffusés sur le territoire russe. Moscou a décidé de cette mesure en "représailles" du choix de l’Union européenne qui a interdit quatre médias d’État russes.
La Russie a annoncé censurer 81 médias européens ce mardi 25 juin. Ces médias ne sont désormais plus autorisés à être diffusés sur le sol russe. En France, sont concernés Le Monde, Libération, La Croix, L’Express, Radio France, l’Agence France Presse, les chaînes LCI, CNews et Arte. Parmi les autres médias étrangers figurent les Allemands der Spiegel, die Zeit, Frankfurter Allgemeine Zeitung, l’espagnol El País, les italiens La Stampa, La Repubblica, ainsi que les médias paneuropéens Politico et EUobserver.
Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne : « représailles absurdes … Non, les organes de propagande financés par la Russie pour diffuser de la désinformation dans le cadre de la doctrine militaire de la Russie ne sont pas semblables aux médias indépendants. Les démocraties le savent … violation continue de la liberté des médias par le Kremlin ».
Le ministère russe des Affaires étrangères : « La partie russe a averti à plusieurs reprises et à différents niveaux que le harcèlement politique des journalistes russes et l’interdiction injustifiée des médias russes dans l’UE ne passeraient pas inaperçus. (...) La responsabilité d’une telle évolution des événements incombe uniquement aux dirigeants de l’Union européenne »
Les Vingt-Sept s'étaient accordés mi-mai pour sanctionner quatre médias russes - Voice of Europe, Ria Novosti, Izvestia et Rossiïskaïa Gazeta -, accusés par Bruxelles de diffuser de la propagande pro-Kremlin. Les sanctions prises par l'UE doivent aussi inclure une "interdiction du financement russe des médias, des ONG et des partis politiques de l'UE", avait alors précisé la commissaire européenne chargée des Valeurs et de la Transparence, Vera Jourova. Moscou avait dans la foulée menacé de représailles l'Union européenne, avec qui les relations sont exécrables dans le contexte du conflit en Ukraine. Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, avait alors promis des mesures "très douloureuses".
Le ministère a déclaré qu'il "reviendrait" sur ces restrictions si les sanctions européennes contre les médias russes étaient levées.