Les forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide ont tué une centaine de personnes dans un village de l'État d'Al-Jazira, un incident qualifié de "crime de guerre" par le gouverneur local.
L'armée et le comité de résistance de Wad el-Noura accusent les FSR, dirigées par Mohamed Hamdane Daglo, d'avoir commis ce massacre. Dans un communiqué, ces forces affirment avoir attaqué uniquement trois camps militaires autour du village. Selon un habitant contacté par une chaine locale, le village de Wad al-Noura, qui vit d'élevage et d'agriculture, a été attaqué par des assaillants lourdement armés venus à bord de plus de trente pick-up Toyota. Les assaillants ont pillé les maisons et les voitures tout en tirant sur les résidents. Le bilan provisoire du massacre qui a eu lieu à Wad el-Noura s'élève à 104 victimes civiles.
Al-Khair, le gouverneur de l'État d'Al-Jazira : « Les milices poursuivent leur guerre quotidienne contre les citoyens. Elles soumettent les gens aux formes de torture les plus dures et pillent tous leurs biens »
L’OIM, Organisation internationale pour les migrations : « La pire crise de déplacement interne au monde continue de s’aggraver, avec une famine à l’horizon et des maladies qui viennent empirer les ravages causés par le conflit »
Depuis que la guerre a commencé à la mi-avril 2023 et s'est étendue à la plupart des États du Soudan, l'armée a gardé le contrôle dans les États du nord et de l'est, tandis que les forces de sécurité soudanaises ont été opérantes dans les États de l'ouest et du sud. À travers le pays, et même dans la capitale Khartoum, les combats se poursuivent quotidiennement entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR, sous la houlette du général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l'aide humanitaire vitale. Depuis le début du conflit, plus de sept millions de personnes ont fui leur maison pour trouver refuge ailleurs au Soudan qui comptait déjà 2,8 millions de personnes déplacées au fil des décennies de guerres ayant meurtri le pays.
En un peu plus d’un an, la guerre opposant des généraux rivaux au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations allant même jusqu’à "150.000" victimes selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Dans la seule ville d’el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10'000 à 15'000 personnes ont été tuées, selon l’ONU.