Le "Volocity", l’engin conçu et fabriqué par Volocopter.
Les "taxis volants" ne traverseront pas le ciel de Paris, durant ces Jeux olympiques. Les autorités avaient donné leur feu vert à des expérimentations, mais les promoteurs doivent renoncer faute de certifications
Le taxi du futur ne volera finalement pas pendant les Jeux. Le gestionnaire d'aéroports Groupe ADP et la start-up aéronautique allemande Volocopter visent désormais un vol d'ici à la fin de l'année depuis une plateforme flottant sur la Seine, ont-ils annoncé à l'AFP ce jeudi 8 août, à quatre jours de la clôture des Jeux. Les deux entreprises prévoient néanmoins d'organiser des démonstrations de vol avec un prototype, sans passager, jeudi et dimanche à l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines), à quelques centaines de mètres du parc du Château de Versailles, lieu des épreuves équestres.
Edward Arkwright, le directeur général exécutif du Groupe ADP : « La certification du Volocity a subi un décalage de quelques semaines lié à ses moteurs »
Augustin de Romanet, président-directeur général du groupe ADP : « Nous conservons l'espoir de faire voler cet engin au-dessus de la Seine, avant la réouverture de Notre-Dame »
Le projet, évoqué depuis fin 2020, avait déjà vu ses ambitions révisées en baisse ces derniers mois, Volocopter n'ayant pas obtenu à temps une certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) pour accueillir des passagers payants. Dans sa version actuelle, l'aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit, et s'avère bien plus silencieux qu'un hélicoptère selon son constructeur. Le ministère des Transports et ADP ont préféré insister ces derniers mois sur l'utilité de ces engins (dans de futures versions plus grandes) pour effectuer des évacuations sanitaires ou des transports d'organes, plutôt que de parler de "taxis volants" associés à un mode de déplacement pour les plus riches. De fait, ce projet a rencontré l'hostilité des élus municipaux de Paris, de la majorité comme de l'opposition. La mairie, parlant d'une "aberration écologique", avait même contesté en justice l'arrêté publié le 9 juillet par le ministère des Transports et autorisant la création de l'"hélistation" d'Austerlitz. Le 24 juillet, le Conseil d'Etat saisi en référé avait donné tort à la municipalité, en attendant une décision sur le fond censée intervenir à l'automne. Selon l'arrêté du ministère, l'autorisation d'exploitation de la plateforme court jusqu'au 31 décembre "au plus tard".
Le but à terme des premiers vols inauguraux était de démontrer la faisabilité d’un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler ces appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) entre plusieurs "vertiports". Parmi ceux-ci figurent l’installation de Saint-Cyr, qui doit être inaugurée jeudi et comprendra un poste d’inspection-filtrage des bagages des passagers, une station de recharge des appareils et une aire de stationnement, a détaillé Edward Arkwright.