Le directeur de la rédaction de La Provence, Aurélien Viers, a été mis à pied. © David Rossi/Photo PQR/La Provence/MaxPPP
Le directeur de la rédaction du quotidien marseillais La Provence, Aurélien Viers, est mis à pied et menacé de licenciement.
En poste depuis un an, Aurélien Viers a été mis à pied ce vendredi matin après une une jugée trop anti-Macron par l’actionnaire du journal, Rodolphe Saadé. La CMA CGM reproche à Aurélien Viers d'avoir mis en exergue en Une du journal la déception des habitants de La Castellane, après la visite éclair et très médiatique d'Emmanuel Macron ce mercredi 20 mars 2024 à Marseille. Dans la foulée, la rédaction annoncé cesser le travail, tout comme celle de "la Tribune", en solidarité.
Marsactu : « En interne, la décision est vécue comme une ingérence de l'actionnaire sur fond de pression politique … C’est ridicule de dire qu’on fait l’apologie des dealers. Cela ne collait pas à l’opération de com’ de l’Élysée, c’est tout. Si on se fait choper sur ça, on ne fait plus d’info. »
La sanction a été directement ordonnée par Rodolphe Saadé, le propriétaire du titre, agacé par la Une du journal du jeudi 21 mars, au lendemain de l’opération d’Emmanuel Macron contre la drogue à Marseille. La Provence a titré : "Il est parti, et nous, on reste…", choisissant de donner la parole aux habitants de la cité de la Castellane et à leur détresse. Jugée "choquante" par Christophe Madrolle, conseiller régional passé par EELV et le Modem et proche aujourd'hui du président de la région PACA Renaud Muselier, l'aurait signalée auprès du ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, précise "Le Monde".
La mise à pied d’Aurélien Viers intervient au moment où les journalistes de la Provence s’apprêtaient à signer une charte d’indépendance avec leur direction. Jusque-là, la rédaction n’avait pas subi d’ingérence de son actionnaire, même si elle s’estimait déçue ces derniers temps des promesses non tenues de la CMA CGM. Notamment à cause de l’annonce d’un plan de départs volontaires en fin d’année dernière alors que Rodolphe Saadé avait déclaré ne pas vouloir réduire les effectifs.