Philippe C., 23 ans, a été tabassé à mort dans la nuit de lundi à mardi à Grande-Synthe (Nord). DR
Deux jours après la mort d’un jeune homme à Grande-Synthe, dans le Nord, les circonstances du drame se précisent. Alors que deux suspects, mineurs, sont en garde à vue, Le Parisien révèle que ces derniers ont attiré leur victime dans un guet-apens via un site de chat en ligne.
Le profil des deux mineurs de 14 et 15 ans qui ont été placés en garde à vue mercredi 17 avril est très inquiétant. Selon nos informations, les deux adolescents, déjà connus de la police, auraient tendu un piège à ce travailleur social à partir du site de rencontre Coco.gg. Ils l’auraient appâté sur ce site de "chat gratuit, sans inscription" en se faisant passer pour une jeune fille désireuse de faire une rencontre amoureuse.Les enquêteurs cherchent toujours une troisième personne qui serait impliquée dans le drame et les causes de l’agression restent encore à déterminer.
Djamel, professeur dans un des lycées de Grande-Synthe : « C'est pas normal que des gamins de cet âge agissent comme ça, je pense aussi à leur famille, c'est difficile pour tout le monde »
Les enquêteurs de la brigade criminelle de Lille ont d’ailleurs découvert que Philippe C. n’était pas le premier homme à avoir été abordé par ces jeunes. D’autres internautes ont été ciblés, toujours dans l’idée de "punir" ceux qui répondraient favorablement aux demandes de rencontres avec une jeune fille, indique Le Parisien. Les gardés à vue sont ainsi soupçonnés d’avoir commis des violences deux jours avant l’agression mortelle de Philippe C.. Un homme de 39 ans aurait été pris à partie à Grande-Synthe alors qu’il se rendait à ce faux "rendez-vous galant". Il a par chance réussi à prendre la fuite. Les enquêteurs cherchent à déterminer combien d’hommes pourraient être tombés dans le même piège. Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour "meurtre en bande organisée "
Le site " coco.gg " en question est d’ailleurs très controversé, régulièrement cité dans des affaires d’extorsion, de stupéfiants, d’expéditions punitives, de pédocriminalité ou d’arnaques. C’était notamment le cas de la sordide affaire de Dominique P., l’homme qui a recruté des hommes via ce site pour violer son épouse droguée.