L’humoriste Guillaume Meurice pourrait être prochainement licencié par sa direction, après ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahou. © Crédit photo : AFP
L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice, suspendu depuis trois semaines dans l’attente d’un possible licenciement, a annoncé, mercredi 22 mai, avoir été convoqué à une commission de discipline le 30 mai à 14 h 30 par la direction des ressources humaines de Radio France.
Guillaume Meurice a été écarté de l’antenne le 2 mai, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benyamin Nétanyahou tenus fin octobre 2023. Il avait comparé le premier ministre israélien à une "sorte de nazi mais sans prépuce", ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite. L’humoriste, qui pourra être assisté le 30 mai d’une personne de son choix parmi les salariés de Radio France, était accompagné d’un délégué syndical SUD lors de son entretien préalable la semaine dernière.
Communiqué l’intersyndicale : « France Inter et Radio France persistent à s’attaquer à l’humour … C’est également une émission emblématique qui est attaquée et se retrouve gravement affaiblie et déstabilisée, au risque de provoquer sa disparition … Décider d’aller au bout de la procédure abîmerait l’antenne en plus d’avoir des conséquences dommageables au sein des équipes … la liberté de rire de tout est en sursis »
Benoît Gaspard : « Manqué de loyauté envers son employeur … afin de servir des intérêts personnels … la DRH de Radio France dispose des éléments suffisants pour renoncer à une sanction pouvant aller jusqu’à la rupture anticipée du contrat de travail »
La commission de discipline à laquelle est convoqué l’humoriste se réunira le 30 mai à 14h30. Mais "aucune décision définitive de sanction" ne lui sera "notifiée moins de deux jours ouvrables après" cette date, lui a-t-il été précisé dans un courrier. Il pourra en outre demander « au cours de la réunion…) que ce délai minimum soit augmenté à huit jours calendaires ». Guillaume Meurice a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables politique, après cette mise à pied qui a suscité l’inquiétude de nombreuses personnalités quant au respect de la liberté d’expression et de caricature par le service public. Les syndicats de Radio France avaient appelé à faire grève le dimanche 12 mai pour protester contre "la répression de l’insolence et de l’humour" ainsi que contre "des menaces" qui pèsent sur certaines émissions de France Inter.
La suspension de Guillaume Meurice s’inscrit dans un contexte particulier de fusion de l’audiovisuel public, défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati. De France Télévisions à Radio France, les personnels sont en grève ce jeudi 23 et ce vendredi 24 mai contre le projet de fusion éclair de l’audiovisuel public défendu par Rachida Dati.