L’homme d’affaires camerounais Hervé Bopda. © DR
Soupçonné de multiples agressions sexuelles et viols, Herbé Bopda a été interpellé mercredi matin à Douala. Depuis une dizaine de jours, il était accusé par de nombreuses personnes via les réseaux sociaux
La pression sur les autorités camerounaises était devenue trop forte. Chaque jour depuis le 19 janvier, de nouveaux témoignages diffusés sur les réseaux sociaux accusent Hervé Bopda d’agressions sexuelles. Plusieurs plaintes de femmes ont été déposées et des pétitions demandant l’arrestation de cet héritier d’un riche industriel camerounais ont recueilli plusieurs milliers de signatures. Sur X, le mot-clé #stopBopda est devenu viral.
Me Massi Géorgie, membre du collectif d'avocats : « Les infractions sont plurielles. Il y a port d'arme illégale, blessures graves, il y a des injures, des menaces, des tentatives d'assassinat... Cela fait partie des chefs d'accusation qui sont portés à l'encontre de ce monsieur. »
Figure de la jet-set de Douala, l’homme de 45 ans est accusé au fil des récits d’être un prédateur sexuel hors norme ayant sévi pendant deux décennies. A l’initiative d’un lanceur d’alerte, N’Zui Manto, qui le qualifie de "plus grand violeur de l’histoire du Cameroun", des récits de femmes et d’hommes ne cessent d’affluer, racontant des crimes sexuels mais aussi l’impunité dont bénéficiait ce garçon de bonne famille et de riche condition. Hervé Bopda est le fils d’Emmanuel Bopda Fodouop, décédé en 2020, un homme d’affaires qui a d’abord fait fortune dans l’import-export de matériaux de construction, à la tête de sa société, Groupe Afrique construction, créée en 1988. L’affaire est une telle réussite que l’entreprise conquiert des marchés au Gabon et au Congo-Brazzaville, puis se diversifie dans l’immobilier et le foncier.
Si le hashtag #StopBopda était devenu viral, demandant son arrestation, l'homme d'affaires avait décidé de porter plainte pour diffamation. Sa famille a réagi en estimant qu'il fallait respecter la présomption d'innocence.