Damien Abad, le 3 mai 2022 à Paris - AFP
Accusé par trois femmes de violences sexuelles, Damien Abad, l’ancien ministre des Solidarités d'Élisabeth Borne en 2022, a été mise en examen ce jeudi pour tentative de viol, a appris franceinfo auprès du parquet de Paris.
Cette mise en examen s’inscrit dans le cadre de l’information judiciaire le visant depuis le 21 juin 2023, sur des soupçons de viol et tentative de viol. L’affaire avait éclaté au printemps 2022, lorsque Mediapart avait publié des témoignages de deux femmes, Chloé (prénom d’emprunt) et Margaux, accusant Damien Abad de viols, respectivement en 2010 et 2011. Avant de s’exprimer dans la presse, la première avait indiqué avoir émis un signalement anonyme à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, la seconde avoir vu sa plainte classée par le parquet de Paris en 2017. Leur prise de parole dans Mediapart avait incité une troisième femme, une élue centriste surnommée Laëtitia, à témoigner à son tour, puis à porter plainte pour tentative de viol. Laëtitia accuse notamment Damien Abad d’avoir cherché à la violer lors d’une fête organisée chez lui à Paris, en 2010. Sa plainte avait engendré l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Me Mario Stasi : « "Les accusations portées par ma cliente depuis le début sont cohérentes et recoupées par des témoignages concordants, cette mise en examen attendue est logique »
Le député Renaissance avait été entendu en juin 2023 sous le régime de la garde à vue, sans que des poursuites aient alors été engagées. Un mois plus tôt, l’ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées du gouvernement Borne avait affirmé "souhaiter être entendu par la justice comme n’importe quel autre citoyen", puis vu son immunité parlementaire levée par le bureau de l’Assemblée nationale. Une enquête préliminaire avait été ouverte après le dépôt, fin juin 2022, d’une plainte pour tentative de viol, qu’il avait qualifiée de "calomnie". Deux autres plaintes avaient également été déposées.
L'ancien chef des députés LR avait été nommé en mai 2022 ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, prise du président Emmanuel Macron à droite. Dès le lendemain de sa nomination, Mediapart relayait des accusations de viol à son encontre, datant de 2010 et 2011.