Illustration de l'arme missile sol-air.
Des éléments de l’armée rwandaise soutenant la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont tiré au moins un missile sol-air, indique un document interne de l’ONU consulté lundi 12 février par l’AFP. L’engin, qui a visé mardi dernier, sans l’atteindre, un drone d’observation de l’ONU.
Ce missile aurait été tirés depuis un véhicule blindé dans une zone contrôlée par le M23, précise encore le document. "Les renseignements extérieurs français confirment que le véhicule blindé de type WZ551, équipé d’un système de missile sol-air, est rwandais", ajoute-t-il. Deux photographies aériennes sont également jointes au rapport. On peut voir avec lui un véhicule blindé à six roues, déployé sur son toit, un système radar et des lanceurs de missiles. Ces photos ont été prises à environ 70 kilomètres au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, par le drone visé par le missile.
Le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike : « Les commandos FARDC et du matériel enfin au Nord kivu ».
Toujours selon ce document, "les M23 et l'armée rwandaise" sont également en possession de canons anti-aériens et de systèmes portatifs de défense aérienne de type MANPADS, autant d'équipements qui "constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région". La mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) indique dans le document qu’elle n’a connaissance "d’aucun groupe armé ayant la formation ou les ressources nécessaires" requis exploiter et entretenir un système mobile de missiles sol-air. Il souligne une "escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit dans l’est de la RDC".
En septembre dernier, dans son dernier entretien accordé à Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagame avait en partie répondu aux accusations selon lesquelles son armée soutiendrait le M23. Il avait déploré que les Nations unies ne retenaient dans leurs différents rapports "que ce qui est à charge contre le Rwanda, comme son supposé soutien au M23, et restent silencieux sur le reste, sur ce qui est à l’origine du problème de la RDC".