Sam Bankman-Fried, ici en juillet 2023, a été condamné à 25 ans de prison jeudi. Photo Sipa/AP/Mary Altaffer
Sam Bankman-Fried 32 ans, l’ancien magnat de la cryptomonnaie, a été condamné ce jeudi 28 mars à 25 ans de prison assortie d’une saisie des biens de Sam Bankman-Fried pour 11 milliards de dollars pour l’une des plus importantes fraudes financières de l’histoire récente. Le trentenaire avait été reconnu coupable en novembre dernier des sept chefs d’accusation retenus contre lui, notamment de fraude, d’association de malfaiteurs et de blanchiment d’argent. Le procureur de New York, Damian Williams, avait alors réclamé entre quarante et cinquante ans de réclusion
''SBF'' a utilisé, sans leur accord, les avoirs des clients de sa plateforme d'échanges de devises numériques FTX, pour effectuer des transactions à risque via sa société soeur Alameda, pour acheter des biens immobiliers ou pour faire des donations politiques. Soumise à des demandes massives de retraits venues de clients paniqués, FTX a implosé en novembre 2022. Au moment de son dépôt de bilan, environ 9 milliards de dollars manquaient à l'appel.
Le juge fédéral Lewis Kaplan : « Sam Bankman-Fried reconnaît que des erreurs ont été commises, mais n’a jamais exprimé le moindre remords pour les crimes terribles qu’il a commis »
Lors de son procès, qui aura duré cinq semaines, les avocats de « SBF » l’ont présenté comme un jeune chef d’entreprise dépassé par sa charge de travail et victime des erreurs de jugement de ses associés et employés. Ils ont aussi mentionné le fait que cet ancien trader présentait des troubles du spectre de l’autisme, ce qui le rend, selon eux, « vulnérable au sein d’une population carcérale ». Forts de ces éléments, les avocats avaient suggéré une peine comprise entre un peu plus de cinq ans et six ans et demi de prison. Mais la défense de Sam Bankman-Fried a été fragilisée par les témoignages de trois anciens cadres de FTX et d’Alameda, dont son ancienne petite amie, qui ont tous mis en évidence, de façon détaillée, le rôle moteur de l’accusé dans la fraude.
Sam Bankman-Fried et sa société FTX, installée aux Bahamas, permettait à ses clients d’acheter des cryptomonnaies, bitcoin en tête. Elle était valorisée 30 milliards de dollars. Le jeune patron donnait des interviews dans lesquelles il expliquait qu’il voulait utiliser sa fortune pour faire le bien et changer la finance. Il menait grand train, voyageait en jet privé, collectionnait les investissements immobiliers et les biens de luxe. Il s’offrait même de la publicité télévisée pendant le Super Bowl avec des stars du sport ou de la télévision. Il se voyait en influenceur politique de premier plan et dépensait sans compter à Washington pour peser sur la législation des cryptomonnaies.