Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, ici à l'ambassade de l'Équateur à Londres, le 19 mai 2017 été libéré ce lundi 24 juin 2024. | JUSTIN TALLIS / AFP
Julian Assange, est "libre" et a quitté le Royaume-Uni a annoncé WikiLeaks ce lundi 24 juin 2024. Le fondateur du site internet a conclu un accord de plaider coupable avec la justice américaine.
Poursuivi pour avoir exposé au grand jour des centaines de milliers de documents confidentiels portant sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, Julian Assange doit comparaître mercredi 26 juin à 9 heures locales devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi à mardi 25 juin. Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Visé par 18 chefs d'accusation, il encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage.
The Australian : « Le fondateur de Wikileaks devrait être récompensé pour service rendu à la vérité … Julian Assange a réussi à faire enrager non seulement le gouvernement américain, mais aussi les élites de gauche et de droite à-travers le globe, et le résultat, c’est que le monde est beaucoup mieux informé ».
Christine Assange, sa mère : « Je suis reconnaissante que le calvaire de mon fils touche enfin à sa fin. Cela montre l'importance et le pouvoir de la diplomatie discrète … Beaucoup se sont servis de la situation de mon fils pour promouvoir leur propre cause. Je suis donc reconnaissante envers les personnes invisibles et travailleuses qui ont fait passer le bien-être de Julian en premier »
Le soudain abandon des poursuites et sa libération, qui l’a autorisé à quitter aussitôt le Royaume-Uni en avion, résultent d’un accord négocié avec l’administration de Joe Biden. Selon les documents judiciaires rendus publics dans la soirée, la transaction suppose qu’Assange plaide coupable d’un unique crime de "complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale", en échange de l’abandon du reste des poursuites et d’une peine limitée à soixante-deux mois prison, déjà purgée sur le sol anglais. Soit une durée d’emprisonnement comparable à la plus dure jamais prononcée à ce jour dans le cadre de poursuites similaires – l’ex-employée d’un sous-traitant de la NSA et lanceuse d’alerte Reality Winner avait ainsi écopé de 63 mois.
Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après sept ans passés dans l'ambassade d'Equateur à Londres, afin d'éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.