Photo Radio France - Pierre-jean Pluvy
Le spécialiste français de l'uranium Orano fait un pas vers l'exploitation prochaine de l'important gisement d'uranium d'Imouraren au Niger, avec le lancement récent de travaux préparatoires.
Imouraren, dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations. En mars 2023, Matthieu Davrinche, directeur d’Imouraren SA, avait affirmé à l’AFP que la décision d’exploiter ce gisement serait prise en 2028, après des essais en 2024.
Un porte-parole du groupe Orano : « Imouraren SA a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement d’Imouraren avec le lancement des travaux préparatoires… Les infrastructures ont d’ores et déjà été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux »
Orano : « Les conditions actuelles du marché, avec une hausse favorable du cours de l’uranium, ont permis d’envisager une mise en exploitation d’Imouraren à travers le gisement IMCA 25 peu profond et pour lequel des travaux de découverture ont déjà été réalisés avant 2015. En effet, les équipes d’Orano et d’Imouraren SA ont repris les études effectuées sur ce gisement entre 2016 et 2018 pour actualiser les données et confirmer la faisabilité rapide du projet d’exploitation en mine à ciel ouvert. Les travaux préparatifs ont déjà commencé et se poursuivent sur site avec la réouverture des infrastructures pour accueillir les équipes de construction. »
Un coup d'Etat perpétré le 26 juillet 2023 renversant le président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis, avait interrompu les activités d’Orano, avant de les reprendre en février 2024. Le groupe faisait face à l'épuisement des stocks de réactifs chimiques essentiels au maintien de sa production, du fait de la fermeture des frontières de pays voisins du Niger. La communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avait alors pris des sanctions économiques et financières pour faire plier le régime militaire, levées depuis. Orano exploite actuellement une seule mine d’uranium au Niger, la Somaïr, dans la région d’Arlit (nord), après la fermeture de la Cominak en 2021.
Le Niger, longtemps allié de la France, a désormais tourné le dos à Paris. Les généraux au pouvoir ont obtenu le départ des militaires français et multiplient les invectives contre l'ancienne puissance coloniale. D'autres entreprises - chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes - ont obtenu des permis de prospection des mines d'uranium ces dernières années au Niger.