Les armes saisies étaient destinées à être vendues sur le dark web entre 1 000 et 1 500 euros, payables en cryptomonnaie, dans la France entière par un réseau de « libertariens ». PhotoPQR/La Provence/Valérie Vrel
Trois cents gendarmes, dont des membres du GIGN, ont été mobilisés pour démanteler un réseau de fabrication d'armes 3D d'envergure, à la fin du mois de janvier. Quatorze personnes ont été interpellées dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Île-de-France, Grand-Est, Midi-Pyrénées et en Belgique
Quatorze personnes ont été interpellées fin janvier dont six ont été placées en détention provisoire. Cinq d'entre elles ont été placées sous contrôle judiciaire et une dernière a été placée en détention provisoire. Toutes ces personnes ont entre 18 ans et une trentaine d'années et certaines ont des antécédents judiciaires.
Eric Henry : « C'est arrivé en France très récemment et pour l'instant ça reste encore marginal, même si évidemment il faut faire très attention parce que ça demande une vigilance accrue car ça devient de plus en plus problématique en France»
Parmi elles, figuraient des "FGC-9" pour "Fuck Gun Control" aux caractéristiques similaires aux fusils-mitrailleurs : tirant des cartouches traditionnelles de 9 mm, le calibre d’arme de poing le plus largement répandu au monde, ils pouvaient être fabriqués depuis le domicile de la personne via une imprimante 3D "achetée pour environ 150 euros" en suivant un guide facilement trouvable sur le "darkweb". Ces armes, «de bonne voire très bonne» qualité, dépourvues de marquage et donc non traçables, sont "proches à 95 % du modèle d’origine", a précisé le colonel Pétry. Elles pouvaient ensuite être revendues entre 1 000 et 1 500 euros, "soit moins cher qu’une kalachnikov", selon le procureur.
Une arme de type FGC-9 a été utilisée en juin dernier à Marseille lors d’une tentative d’assassinat manquée : deux personnes sur une moto volée avaient tiré sur des personnes rassemblées devant un commerce du centre de la ville. L’arme avait ensuite été retrouvée et deux suspects arrêtés, confondus par leur ADN.