Alexandre Benalla condamné en appel à trois ans de prison dont un an ferme AFP - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
Six ans après ce scandale qui a secoué le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, la décision de la plus haute juridiction judiciaire confirme la condamnation en appel d'Alexandre Benalla à trois ans de prison dont un an ferme, prononcée le 29 septembre 2023 par la cour d'appel de Paris.
Après une condamnation en première instance, puis en appel à trois ans de prison, dont un ferme, cet ancien proche d’Emmanuel Macron s’était pourvu en cour de cassation. En vain donc, puisque la plus haute juridiction judiciaire vient de confirmer cette peine. Toutefois, Alexandre Benalla ne devrait pas passer par la case pénitentiaire puisque la cour d’appel a en effet aménagé la partie ferme de sa peine. Il reviendra à un juge d’application des peines (JAP) d’en déterminer les conditions (par exemple sous bracelet électronique). Le pourvoi en cassation de Vincent Crase a aussi été rejeté.
Georgios D., l’une des victimes : « Une fois que j’étais à terre, il [Alexandre Benalla, ndlr] a marché volontairement sur mon thorax, ça m’a coupé le souffle, j’ai commencé à vomir un peu, du liquide sortait de ma bouche »
Alexandre Benalla : « J’ai commis sans doute de nombreuses erreurs dans ma défense … des erreurs de jeunesse perçues comme des provocations »
Les images d’Alexandre Benalla place de la Contrescarpe à Paris, avaient déclenché une tempête politique en juillet 2018, quand Le Monde avait identifié, sous un casque des forces de l’ordre, ce proche d’Emmanuel Macron. Il avait été condamné, ainsi que Vincent Crase, ex-réserviste de la gendarmerie, pour des violences sur plusieurs personnes dans le Quartier latin, en marge d’une manifestation lors de la fête du Travail. Durant le procès, le prévenu avait par ailleurs soumis l’argument selon lequel, face à une manifestation qui tenait selon ses dires d’une "guerre civile", et ayant été témoin de la part des manifestants de tirs de projectiles, le besoin "naturel et civique" de prendre la place d’un CRS l’avait saisi. En guise de défense, il avait enfin cité l’article 73 du code de procédure pénale selon lequel tout citoyen peut appréhender l’auteur d’un crime ou d’un flagrant délit.
Alexandre Benalla, qui vit aujourd’hui en Suisse et travaille dans le privé, reste visé en France par trois enquêtes. Il avait en outre été sanctionné pour avoir frauduleusement usé de ses passeports diplomatiques après son licenciement, fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et porté illégalement une arme en 2017.